jeudi 29 mars 2012

Vers un départ avorté de Didier Drogba en Chine ?


Aux dernières nouvelles la star ivoirienne de Chelsea, que les médias annoncent depuis plusieurs semaines dans le club de Shanghai Shenua, aurait vu son avenir asiatique récemment s’assombrir. L’ex et hypothétique futur coéquipier de Nicolas Anelka semblerait ne plus être la priorité du club, préoccupé pour l’heure par des problèmes de direction et d’ordre financier.
 Le transfert de Dario Conca l’année dernière a constitué un élément déclencheur au niveau financier en « explosant » le record d’argent dépensé pour un transfert et en devenant l’un des footballeurs les mieux payés de la planète.
Pour rester compétitifs eu égard aux effectifs de Shanghai et de Guangzhou, les autres clubs de la CSL vont devoir investir en conséquence pour ne pas rater le virage. Du côté européen, la conjoncture économique guère favorable offre une porte de sortie à beaucoup de joueurs. Les rumeurs les plus folles circulent depuis la signature d’Anelka. On envoie tout et n’importe qui à Shanghai ou à Guangzhou. Le champion en titre aurait déboursé pas moins de 12 millions d’euros pour s’attacher les services du buteur paraguayen de Dortmund, Lucas Barrios.

Cependant les médias européens et en particulier français ont tendance à occulter certains problèmes encore inhérents au football chinois. Ils  n’abordent par exemple jamais un problème crucial, qui est  celui du quota de joueurs étrangers par club. L’exemple le plus parlant est Guangzhou  qui a Dario Conca, Muriqui, Cleo (ex Partizan) qui ont de gros salaires. Le règlement de la CSL stipule qu’il y ait 4 joueurs étrangers non asiatiques et un étranger asiatique sur la feuille de match. Le club ne pourra pas prendre plusieurs autres stars (même s’il en a les moyens) car il faudrait en vendre ou en libérer au moins un. Les clubs chinois, lorsqu’ils n’étaient pas en concurrence avec les européens se contentaient de faire signer des joueurs de seconde zone qu’ils s’autorisaient à remercier quand bon leur semblait. En courtisant des joueurs évoluant dans les meilleurs championnats européens, ils commencent à se heurter à la rigueur juridique dont ils ne sont pas coutumiers et auront de plus en plus de mal à congédier les joueurs à leur guise.

Ce dont ne parle pas la presse locale (mentalité chinoise oblige !), c’est de la situation financière des Clubs et en particulier de Shanghai Shanua. Si le président de Guangzhou a fait fortune dans l'immobilier (Real Estate), ou celui de Dalian Aerbin dans les matières premières, (le sel notamment), le président de Shanghai a lui fait récemment fortune dans les jeux vidéos. Ce qui lui a permis de s’offrir Nicolas Anelka ainsi que Jean Tigana (et quelques membres français composant son staff).


Le club a consenti d’énormes efforts pour s’offrir Anelka et selon le gouvernement local de Shanghai, tout porte à croire qu’il sera  difficile de payer l’intégralité du contrat, et même d’après les garanties bancaires. Le porte parole du club s’épanche assez régulièrement dans la presse pour faire exister son club, et de ce point de vue la réussite est totale : tout le monde connait Shanghai, au point de croire que le club à des fonds illimités. De plus, il compte beaucoup sur le gouvernement de la province de Shanghai pour financer ses salaires astronomiques, malheureusement il a jusqu’alors continuellement essuyé des refus. Il mise également sur la venue d’une méga star afin qu’elle puisse assurer la promotion de ses prochains jeux en Chine. Le fait de baser ses actifs sur un secteur aussi volatil, pour ne pas dire spéculatif, que les jeux vidéo, comporte quelques inconvénients.

D’autre part, la plupart des joueurs chinois du club ne sont plus rémunérés depuis plusieurs mois ce qui laisse présager d’une belle ambiance à l’intérieur du club qui ne vise ni plus ni moins que le titre cette année. Cette information est sortie dans la presse chinoise, tout comme une sombre affaire de matchs truqués, mais à ce sujet les preuves n’ont pas avérées.

Enfin Shanghai a suffisamment fait parler de lui, quel serait donc l'intérêt de prendre plusieurs stars aux salaires mirobolants?
En réfléchissant à toutes ces problématiques on comprend aisément mieux pourquoi le contrat en or de Drogba pourrait ne jamais être paraphé.  Il ne se passe pas une semaine sans que les journalistes d’une célèbre chaine crypté n’annonce cette signature. Néanmoins la réalité semble être tout autre et la frénésie soudaine du président de Shanghai Shenua pour le football serait peut-être déjà retombée.
Les médias parlent de sa volonté de céder son club. Est-il confronté à des difficultés financières ? S’agirait-il réellement d’un désintérêt définitif pour le football ? Ou bien sa communication (et ses procédés) extrêmement agressive a-t-elle été suffisante pour se servir du sport le plus populaire de la planète pour servir ses intérêts ?

Les rapides problèmes  que semblent rencontrer  Shanghai Shenua ne doivent pas ternir tout le tableau. Le football chinois est bel est bien en train de faire sa révolution, la présence de Camacho à la tête de la sélection en atteste tout comme la signature d’Anelka mais tout n’est pas rose pour autant. La Chine dispose de ressources financières indéniables mais sont-ils des investisseurs ou des mécènes comme les dirigeants du Paris SG ou de Manchester City ? Mis à part peut-être Guangzhou, c’est difficile à affirmer. Le développement du football et de la culture du football demande du temps.
Didier Drogba n’a donc pas encore quitté le vieux continent. 

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