lundi 23 janvier 2017

Loïs Diony : Un attaquant modèle de Ligue 1

Attention pas d'enflammade!  On ne va pas vous expliquer par A+B que Diony doit signer à Monaco ou au PSG l'été prochain. Néanmoins, ce joueur est un véritable vent de fraîcheur au regard de l'image que l'on a de l'archétype de l'attaquant qu'affectionnent nos clubs du milieu et du bas de tableau de L1.

Diony c'est tout d'abord un physique assez commun aux avant-centres de Ligue 1: très rapide, costaud et doté d'une assez bonne détente. Jusque-là, on pourrait croire que l'on parle de Jean-Christophe Bahebeck ou de Giovanni Sio.

l6fk

Ce qui démarque notre ami Diony des joueurs cités auparavant, c'est sa volonté et sa réflexion sur le jeu. La volonté de toujours aller de l'avant, la volonté de réaliser des gestes techniques et des déplacements qui vont réellement servir l'équipe, un placement toujours utile à l'intelligent 4 4 2 mis en place par Dijon. Il sait jouer avec ses coéquipiers et surtout son collègue d'attaque Tavares. Question finition, ce n'est pas Falcao, mais ce n'est pas non plus le genre de joueur qui va fermer les yeux avant de frapper le plus fort possible...

Il fait des choses très simples que l'on voit rarement chez nos équipes du ventre mou ou du bas de classement, caractérisées par des attaquants stéréotypés, très limités techniquement et dans l'intelligence de jeu. Diony c'est un joueur conscient de ses lacunes, mais qui comprend parfaitement le jeu. Il sait ce qui doit être fait afin d'être dangereux, et ça, c'est déjà beaucoup et trop rare en France!

Ce n'est pas forcément une surprise de le voir débarquer de Mont-de-Marsan, Bordeaux et Nantes ne l'ont pas conservé. Certes, les recruteurs et formateurs ne sont pas devins, mais quand on voit les 9 formés dans la plupart de nos clubs....

dimanche 22 janvier 2017

Le debrief de NANTES-PSG

Nantes n'est plus chiant depuis l'arrivée de Sergio Conceiçao. Paris n'a pas encaissé de but en 2017. Le match s'annonçait donc bien plus intéressant que les précédents lorsque Nantes se présentait en victime expiatoire.
1ère Mi-temps
Nantes ne peut pas se reposer sur des joueurs de talent mais le 442 mobile et agressif proposé par le technicien portugais a le mérite de gêner les parisiens, notamment dans la relance. Nantes ne se procure pas ou peu d'occasion et s'expose parfois un peu trop car l'équipe a la volonté de jouer assez haut sur le terrain. Paris ouvre le score assez tôt grâce à Cavani mais le FCNA (je suis nostalgique) ne va pas pour autant se résigner et va continuer à harceler les parisiens qui ne peuvent pas jouer à un rythme de sénateur (dommage pour Thiago Motta!).
2ème Mi-temps  
Malgré quelques occasions bêtement concédées, Paris va assez rapidement se mettre à l'abris, toujours grâce à Cavani qui ne vendange finalement pas plus qu'Ibra. L'entrée de Pardo fait du bien à Nantes mais la maîtrise parisienne est trop importante avec une avance de deux buts, avance qui aurait dû être accentuée en fin de match avec les nombreuses situations créées par le trio d'entrants Ben Arfa-Di Maria-Rabiot.
cavani
NOTATION 
Nantes
Gardien. Pas d'erreur, ni d'exploit.
Latéraux. Silva a pas mal souffert face à Lucas et Meunier. Son homologue Dubois n'a pas été non plus à la fête face à un Draxler très remuant.
Centraux. Pas d'erreur manifeste mais devancés par Cavani sur le premier but. Diego Carlos est fautif sur le coup-franc qui amène le 2nd but mais son agressivité demeure un atout pour les nantais.
Ailiers. Harit a parfois du mal à se positionner, il a du talent mais est un peu brouillon. A revoir, contre une opposition de moindre qualité. Iloki va vite mais c'est à peu près tout. Remplacé par Pardo qui semble avoir les moyens de dynamiter quelques défenses de Ligue 1.
Relayeurs. Difficile de s'en sortir face au milieu à 3 du PSG, mais Gillet se bat toujours et Rongier n'a pas démérité.
Attaquants. Sala manque une balle de but à 0-0 qui ternit son match. Son profil reste intéressant dans un 442. Bammou a pas mal bougé, mais est encore irrégulier dans sa performance.
Coach. Je n'avais pas vu jouer Nantes depuis le changement d'entraineur, ni avant d'ailleurs, tant papi René était fatiguant, sur et en dehors du terrain par ce qu'il proposait. Effectivement, la mentalité a beaucoup changé. Lorsqu'on est plus pressant et plus agressif, on est automatiquement plus dangereux et plus vite dans le sens du jeu. C'est souvent suffisant en ligue 1. Le niveau technique des joueurs fait qu'il y a du déchet dans les transmissions, mais les intentions sont là. Avec une telle mentalité, Nantes ne peut pas descendre (malgré la 11ème place, Metz n'est qu'à 4 points). Avec deux ou trois joueurs de ballons (rappelons l'entrée intéressante de Pardo), Conceiçao pourrait donner une touche "Atletico" à son Nantes.
sergio
Stade. Toujours une bonne ambiance (du moins à la télévision) à Nantes et des parisiens entendus (dans le poste). Un vrai stade de foot!
Paris
Trapp. Une erreur de relance à la 14' qui aurait pu avoir des conséquences. Pour le reste, RAS. Areola devrait rester sous la couverture.
Latéraux. Meunier se donne beaucoup et propose constamment offensivement: c'est ce que veut Emery. En revanche, on sent qu'il n'a pas l'aisance des 3 autres défenseurs pour relancer sous la pression, ce qui n'augure rien de bon pour les matchs de LDC, mais il n'a rien à envier à Aurier. Maxwell: tranquille comme Baptiste.
Centraux. Rien à dire, la confiance semble revenue. Trapp y serait-il pour quelque chose?
Triangle du milieu. Motta a fait son match mais a été gêné par le pressing et la vivacité des nantais. Dans ce genre de rencontre, un profil comme Rabiot aurait été préférable. Idem pour Matuidi qui se bat et propose constamment mais sa faiblesse technique (relativement à ses coéquipiers) a gâché plusieurs actions. Verratti monte de plus en plus afin d'épauler les attaquants: ses dribbles et ses passes sont un régal, s'il continue ainsi il va encore franchir un pallier et devenir un vrai 8. S'agissant du carton, il paraîtrait que c'est la règle, alors si c'est la règle...
marco
Ailiers. Lucas a toujours les mêmes défauts mais semble meilleur dans ce qu'il sait faire. Beaucoup d'activité et une passe décisive sur un ballon reçu de Draxler qui prend ses marques. Sa classe naturelle et sa qualité de passe vont faire beaucoup de bien au PSG. Il a parfois joué comme un meneur de jeu excentré. Il offre de la variation et change le rythme du jeu: il paraît déjà indispensable alors qu'il est encore branché sur courant alternatif.
Buteur. Du Cavani dans le texte: 2 buts, une passe presque décisive pour Di Maria et un travail défensif toujours aussi impressionnant. RDV en LDC.
Coach. Emery gère bien ses troupes et a fait des choix: Di Maria et Rabiot sur le banc. Néanmoins, le 433 un peu défensif était trop frileux. On attend un peu plus de variété dans les compos: un 4231 avec Rabiot-Verratti et une ligne de 3 avec Di Maria-Draxlber-Lucas pourrait être sympa à voir (en Ligue 1 bien sûr), en attendant Javier l'arlésienne... Son travail va devoir s'axer sur l'association technique de ces joueurs car Barcelone approche...

jeudi 19 janvier 2017

Pourquoi la Chine du football ne s'éveillera pas...

C'est désormais un classique dans le paysage du football mondial, lors de chaque mercato nous attendons les noms des stars qui succomberont aux millions (voire plus) des clubs chinois.
Ces sommes, devenues complètement hallucinantes, vont peut-être perturber le marché européen.
fotbball-championnat-chinois
On nous explique fort justement, et même dans des médias hors foot, que le football est devenu un objectif pour le gouvernement chinois. En effet, il importe d'exister par le biais du sport ayant le plus de résonance à l'échelle mondiale à des fins économiques et géopolitiques. Tout ceci a pour but à moyen (ou plutôt long) terme d'organiser une coupe du monde où la sélection rouge n'aura pas qu'un rôle de figurant.
La stratégie pour y arriver est très simple: recruter des stars de moins de 30 ans quel qu'en soit le prix, en espérant que ces derniers n'aient pas un comportement de mercenaire millionnaire en pré-retraite. L'autre facette de cette stratégie est d'investir au sein de clubs ayant des centres de formation "réputés" afin d'emmagasiner du savoir-faire.
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Sur ces deux points, pas mal de choses à redire. Tout d'abord, le fait de récupérer des joueurs de 27 ans au lieu des 32 habituels pour les championnats "exotiques" est loin d'être un gage d'implication et d'état d'esprit irréprochable. Il semble évident pour nous de comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'un Oscar ou d'un Ramires : "Pré-retraite à moins de 30 ans... Pourquoi pas", la culture et le progrès du football chinois, absolument rien à foutre! La seule chose qui compte est de rentrer le plus de fois possible au Brésil pendant les vacances! Les joueurs locaux n'y gagnent rien.
Théoriquement, l'investissement au sein de clubs formateurs semble une bonne idée. Néanmoins, dans les faits, lorsqu'on regarde de plus près les profils des clubs dans lesquels cela a été fait, on peut émettre des doutes. Les exemples français ne sont guère probants... Sochaux et Auxerre, deux clubs qui ces cinq dernières années ont sorti Paul Georges Ntep et.... on cherche encore. De plus, copier des méthodes d'entraînements est une chose, mais avoir l'intelligence d'adapter une méthode de travail efficace aux spécificités chinoises en est une autre.
Enfin, un point sur la culture chinoise par rapport aux sports collectifs. Autant dire que cette dernière est inexistante puisque le pays le plus peuplé du monde ne brille dans aucune discipline "d'équipe". Cela n'est pas un hasard. En conjuguant cela à l'instabilité qui peut régner au niveau de la ligue chinoise et de la fédération, comme par exemple l'instauration de la règle des trois étrangers par club alors que le mercato a commencé depuis plusieurs semaines, n'aide pas à une évolution positive.
Nous pouvons leur souffler une idée qui paraît assez brute : envoyez vos meilleurs jeunes de 15 ans se former en Europe pendant au moins 5 ans !
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En attendant, laissons les mêmes se remplir les poches...